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[TEST] Resident Evil Village, une aventure qui ne manque pas de mordant

dimanche 9 mai 2021, 13:26 , par NoFrag
Depuis la sortie du premier opus sur Playstation en 1996, Resident Evil est certainement la plus célèbre saga de survival-horror. Semblant systématiquement se réinventer après trois épisodes majeurs, la série est, depuis Resident Evil 7, un fier représentant du jeu d’horreur à la première personne. Avec Resident Evil Village, les développeurs semblent décidés à proposer un jeu plus ouvert et orienté action que son prédécesseur… Un pari osé mais principalement réussi.
Genre: Survival Horror | Développeur: Capcom | Éditeur: Capcom | Plateforme: Steam | Prix: 59,99€ | Configuration recommandée: AMD Ryzen 5 3600 / Intel Core i7 8700, 16GB RAM, AMD Radeon RX 5700 / NVIDIA GeForce GTX 1070 | Langues: Audio et textes en français | Date de sortie:  7 mai 2021 | Durée de vie:  environ 10h pour la campagne 

Né sous la mauvaise étoile
On peut dire qu’Ethan Winters n’a vraiment pas de chance: en 2018, dans Resident Evil 7, il sauvait sa femme Mia aux prises avec une famille de cinglés meurtriers et des créatures mutantes issues d’expériences biotechnologiques. Trois ans plus tard, alors qu’il espérait bien en avoir fini avec toutes ces horreurs, voilà que sa bien-aimée se fait abattre par un commando surarmé en plein repas familial. Son bébé et lui-même sont ensuite enlevés puis emmenés vers un lieu tenu secret par leurs agresseurs, parmi lesquels se trouve le bien connu Chris Redfield… Mais, par un coup du sort, le convoi est attaqué et l’ami Ethan se retrouve perdu au cœur des montagnes transylvaniennes. Très vite, il met les pieds dans un village isolé, dominé par un magistral château médiéval. Partant à la poursuite de sa fille, Ethan devra faire la lumière sur l’étrange malédiction qui semble peser sur le bourg, rencontrer les étonnants maîtres des lieux et découvrir quelle est la place de Chris dans toute cette histoire. Somme toute, le scénario de ce Resident Evil Village reste assez classique vis-à-vis de la saga, proposant son lot de retournements de situation, de révélations fracassantes et d’événements confinant parfois au grotesque. Ceci dit, l’histoire n’en reste pas moins intéressante jusqu’à la fin – explorant notamment plus en profondeur la personnalité et la parentalité d’Ethan Winters.

Si vous n’avez pas eu l’occasion de jouer à l’épisode précédent, RE8 propose un récapitulatif de l’histoire sous la forme d’une vidéo. Néanmoins, on vous conseille vivement de jouer à RE7, régulièrement disponible à vil prix sur différents magasins en ligne.

Si le précédent opus singeait les films d’horreur dits “Slashers”, avec sa maison isolée dans le bayou et sa famille de psychopathes en guise d’antagonistes, Resident Evil 8 semble puiser son inspiration dans les films de monstres classiques de la Hammer: attendez-vous donc à affronter moults vampires, loups-garous, sorcières et autres goules dans des corridors gothico-médiévaux. Un changement d’ambiance radical, s’éloignant de l’atmosphère glauque et poisseuse du 7 pour s’orienter vers un univers plus fantastique, presque loufoque. Avec son atmosphère et ses monstres grand-guignolesques, presque caricaturaux, la suspension consentie d’incrédulité en prend un coup: ainsi, qu’on se le dise, Resident Evil Village ne fait absolument pas peur. À l’exception d’un ou deux passages plus effrayants que les autres, il s’agit d’un jeu d’action avec des éléments horrifiques, pas d’un titre terrifiant où vous aurez du mal à avancer sans remplir vos couches. Amateurs d’horreur pure et dure, attendez-vous donc à être déçu sur ce point-là. RE8 reste néanmoins prenant, réussissant à faire monter la pression dans des situations de combats tendues, tout en offrant de visiter un univers d’horreur gothique assez original. Cela témoigne clairement de la volonté du studio, qui propose ici un opus s’inspirant fortement de Resident Evil 4, que ce soit dans son univers extravagant ou dans son gameplay.

Ethan Winters is coming
Outre le changement général d’atmosphère, les développeurs ont également complètement retravaillé la structure et le gameplay du jeu. Après une introduction sur des rails assez poussive, Resident Evil Village vous propose d’explorer une bourgade mise à sac par des hordes de Lycans. Servant en quelque sorte de hub, ce village vous permettra d’accéder à différentes zones, chacune dominée par un boss aux pouvoirs fantastiques et proposant sa propre identité visuelle et son bestiaire. Au fur et à mesure que vous avancerez dans le jeu, vous obtiendrez de nouveaux objets qui vous permettront d’explorer de nouveaux lieux, de découvrir quelques secrets cachés et aussi d’emprunter des chemins secondaires à la recherche de trésors. Et oui, j’ai bien parlé de trésors car, à l’instar de Resident Evil 4, vous passerez beaucoup de temps à récolter des biens afin de les vendre chez un étrange marchand. Ce dernier vous permet notamment d’acheter des objets et des munitions ainsi que d’améliorer vos armes.
Reprenant là encore le concept de RE4, Village va à l’encontre de son prédécesseur et mise sur un nombre d’ennemis conséquent. Dès le début du jeu, vous serez assailli par des hordes de monstres et, handicapé par votre arsenal de débutant qui fait très peu de dégâts et votre personnage lourdeau, vous devrez utiliser les nouvelles possibilités de gameplay pour vous en sortir. Pousser une armoire devant la porte afin de la barricader, exploser un sac de farine pour aveugler les ennemis, désarmer les monstres en tirant sur leurs armes rudimentaires… Un peu plus tard, lorsque vous aurez amélioré votre armement et que les munitions seront abondantes, vous n’aurez plus vraiment besoin de tout ça. Vous deviendrez alors une véritable machine à tuer, détruisant les têtes à tour de bras à l’aide de votre fusil de sniper ou annihilant des groupes entiers d’ennemis avec votre lance-grenades. Notez que, même si le gunplay des armes initiales semble des plus mollassons, les sensations de tir s’améliorent par la suite en même temps que l’équipement devient plus efficace.
Ci-dessous, une courte séquence de gameplay se déroulant au début du jeu, sans le moindre spoiler.

RE8 ne propose toutefois pas uniquement des phases d’action intenses: il les contrebalance avec des séquences plus atmosphériques d’exploration et d’énigmes. S’il fait fi du système de gestion d’inventaire pour les objets importants (toutes les clés, manivelles et autres outils nécessaires à votre exploration se trouvent dans un menu à part), on y retrouve tout de même parfois la progression labyrinthique basée sur le backtracking et l’ouverture de raccourcis qui avait, initialement, fait le succès de la série. Par ailleurs, reprenant le concept de Nemesis que l’on a pu découvrir dans RE3, RE2 Remake et RE7 avec Jack Baker, la séquence du château vous met dans la peau d’une proie poursuivie par un adversaire indestructible. De quoi faire monter la pression alors que l’on se croyait plus ou moins à l’abri… Par-ci par-là, quelques rares phases purement horrifiques viennent également parsemer l’aventure mais restent des exceptions.

Resident Evil Village est livré avec Resident Evil Re:verse, un TPS multijoueur PvP qui sortira cet été. On va être honnête, ça a l’air complètement nul à chier et on se demande pourquoi Capcom perd son temps à proposer ce genre de trucs au lieu de nous concocter un mode coop’ digne de ce nom.

Il faudra compter un peu plus de 10h en temps effectif pour finir la campagne en mode Standard. Sachez également qu’avec cette difficulté le jeu est très simple, aussi je conseille aux amateurs de challenge de tenter en Difficile. Notez que si vous finissez le jeu en Standard ou plus (ou si vous achetez l’édition Deluxe), vous obtiendrez également le mode Village des Ombres, le mode extrême. Ceci dit, comme la plupart des titres de la saga, Resident Evil Village propose plus que sa campagne: selon vos réussites lors de votre première partie, de nombreux bonus seront déblocables pour aborder une Nouvelle Partie + avec des armes supplémentaires ou des munitions infinies par exemple. Vous pourrez également jouer au mode Mercenaire, un mode contre-la-montre où vous devrez défaire des hordes de monstres dans de courts niveaux. Sympa sans plus, on regrette que ce dernier ne soit pas jouable en coop’ comme c’était le cas pour RE5 ou RE6.

Beau comme un cœur
Cela ne vous aura pas échappé, Resident Evil Village est très beau. Que cela soit dans les extérieurs fouillés avec ses montagnes à perte de vue et son majestueux château surplombant les environs ou dans les intérieurs bourrés de détails et travaillés avec minutie, les environnements flattent la rétine. Il en va de même pour les créatures, dotées par ailleurs d’animations de qualité – à l’exception de certains ennemis volants. Sa direction artistique est cohérente de bout en bout et, si le côté vieux monstres de films des années 50 prête plus à sourire qu’à avoir peur, on peut dire qu’il s’agit d’une réussite pour les développeurs. Mention spéciale au sound design qui arrive parfois à faire monter l’angoisse alors même qu’aucune menace n’est visible. Côté technique, Resident Evil Village s’en sort là aussi très bien: je n’ai eu aucun bug à déplorer pendant mon test et le jeu tournait parfaitement bien. Sur ma machine (RTX 3070, i7 7700K@4,2Ghz et 32 Go de RAM), en 1440p avec le Ray Tracing activé et la plupart des options au max, le nombre d’images par seconde oscillait entre 70 et 110 selon la complexité de la scène, ce qui est un très bon score au vu du résultat affiché.
Malheureusement, si le titre propose de nombreuses options de personnalisation, il en est une qui manque clairement à l’appel: la gestion du FOV (le champ de vision). Celui-ci est, de base, particulièrement étriqué et inadapté à un FPS sur un moniteur situé assez près de l’utilisateur. Cela n’est pas anodin et, outre le fait de donner l’impression que notre personnage est borgne, ce FOV peut être responsable de nausées chez les joueurs. Rappelons que cette option existait pourtant sur RE7, rendant son absence ici d’autant plus inexplicable et intolérable. Néanmoins, rassurez-vous: les moddeurs proposent d’ores et déjà des moyens non-officiels de régler le FOV. Vous pouvez donc suivre ce court guide pour améliorer votre expérience – notez que l’intégralité des screenshots de ce test ont été pris avec le champ de vision modifié.
Resident Evil Village n’est pas exempt de défauts. Outre certains éléments farfelus (notamment un combat de boss particulièrement délirant et déplacé qui m’a laissé circonspect), les différentes zones du jeu, aussi variées soient-elles, sont inégales en terme de qualité et de profondeur. L’une d’entre elle n’est d’ailleurs qu’une brève succession de phases scriptées dans lesquelles le moindre faux pas est sanctionné. Le rythme du jeu est aussi parfois un peu mou: la profusion de munitions et de matériaux de craft rendant les affrontements de moins en moins tendus et dangereux, on finit par ne plus avoir la moindre pression sur les épaules. De plus, l’idiotie des adversaires et certaines règles arbitraires (certaines pièces sont sécurisées et aucun ennemi ne peut y rentrer) permettent parfois de les vaincre en toute sécurité. Un comble pour ce qui est, à l’origine, un survival-horror… Malgré cela, il serait dommage de faire l’impasse sur ce Resident Evil: ce n’est certes pas un jeu d’horreur terrifiant qui vous prend aux tripes, mais il s’agit d’un bon jeu d’action avec de nombreuses qualités et une finition presque exemplaire. Et c’est déjà très bien.

Élu « Village de l’année »
En s’éloignant de la formule à succès de Resident Evil 7 et en s’inspirant très clairement du quatrième opus de la saga, les développeurs ont pris des risques avec ce Resident Evil Village. Plus orienté action et bien moins effrayant, le jeu propose tout de même une aventure prenante et des visuels magnifiques. Les fans d’horreur hardcore resteront probablement sur leur faim, les autres profiteront de ce Resident Evil Village pour ce qu’il est: un bon FPS d’action avec des éléments horrifiques.

Vous avez du mal à vous y retrouver dans le catalogue Steam? Alors suivez le groupe de curation NoFrag pour vous aider à trier le bon grain de l’ivraie.
https://nofrag.com/test-resident-evil-village-une-aventure-qui-ne-manque-pas-de-mordant/
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Date Actuelle
sam. 20 avril - 05:59 CEST