[PREVIEW] Viscerafest, un FPS rétro rose fluo

En entendant pour la première fois le nom Viscerafest – le Festival des Viscères dans la langue de Michel Sardou – nous étions loin d’imaginer qu’il s’agirait d’un FPS mettant le rose à l’honneur. Mais c’est ainsi: ce rétro FPS tout juste entré en accès anticipé se démarque par ses visuels hauts en couleurs mais aussi par son gameplay de fast FPS plutôt hardcore.
Genre: Rétro FPS | Développeur: Acid Man Games, Fire Plant Games | Éditeur: 1C Entertainment | Plateforme: Steam | Prix: 15€ | Configuration recommandée: Processeur Dual Core @1,7GHZ, 8GB RAM, NVIDIA GeForce 9800GT | Langues: Audio et textes en anglais | Date de sortie:  20 mai 2021 en accès anticipé | Durée de vie:  environ 2h (1 chapitre disponible)
Preview effectuée sur une version éditeur.

La vie en rose
En général, les FPS abordent des thématiques guerrières et virilistes: défendre la Terre d’une invasion démoniaque, affronter des cultistes sanguinaires et dégénérés, protéger la démocratie à l’américaine… Mais ce n’est pas le cas de Viscerafest. Ici, on parle d’amour, de mariage et d’engagement éternel envers l’être aimé. Dans un futur lointain, Caroline veut épouser son compagnon et, pour faire sa proposition, elle a besoin d’une bague. Malheureusement, cela coûte un pognon de dingue, et l’argent se fait rare… Elle décide alors de traquer un grand méchant dont la tête a été mise à prix, ce qui renflouera son compte en banque. Son aventure la poussera à dessouder des centaines d’extra-terrestres belliqueux, oblitérer des bases entières et découvrir des horreurs extra-dimensionnelles qu’aucun esprit n’est capable d’appréhender. Ah! Ce que l’on ne ferait pas par amour!
Cela ne vous aura probablement pas échappé, Viscerafest est un rétro FPS à l’apparence pour le moins originale. Certes, il ressemble techniquement à un mod de Doom, avec ses sprites en 2D et ses gros pixels. Mais artistiquement, loin des corridors sombres et ténébreux auxquels nous sommes habitués, tout est ici pétaradant, très coloré, avec une prédominance de tons dérivés du rose. Pour sûr, on est à des années lumières de la direction artistique des grands noms du FPS et cela risque de ne pas plaire à tout le monde. Mais son aspect résolument cartoon a au moins le mérite d’être cohérent avec son univers farfelu et peu sérieux. Côté technique, le jeu tourne évidemment comme un charme sur une machine moderne et semble, de plus, exempt de tout bug. Si l’on trouve peu de paramètres de personnalisation graphique, Viscerafest propose tout de même quelques options de confort qui sont toujours bonnes à prendre: gestion du FOV, du gun bobbing et du gun sway (l’arme qui se déplace lorsque notre personnage bouge), de l’effet vignette…
Pour cette version en accès anticipé, Viscerafest présente l’intégralité du premier chapitre, contenant 7 niveaux, ainsi qu’un hub qui permettra plus tard d’acheter quelques modificateurs avec une monnaie de singe ramassée en jeu. Vous y rencontrerez une dizaine d’ennemis différents ainsi qu’un boss, que vous pourrez dégommer à l’aide des 6 armes (sur 9 au total) disponibles pour le moment. Un arsenal varié mais pas très original: mitrailleuses, fusil à pompe, lance-grenades… Comptez environ 2h pour en faire le tour.

L’amour, la mort
De prime abord, on pourrait croire que l’on connaît d’office la formule offerte par Viscerafest: on y trouve, en effet, des niveaux labyrinthiques dans lesquels il faut dénicher des clés de couleur ouvrant les portes correspondantes. Votre personnage est extrêmement rapide et fonce dans des corridors qui sont, bien entendus, remplis d’ennemis et de secrets plus ou moins bien cachés… Bref, il s’empare de la recette bien connue du fast FPS, mais propose tout de même quelques éléments pour se distinguer et accentuer la complexité des combats. Et, croyez-moi, Viscerafest n’est pas une sinécure: contrairement aux apparences, il s’agit un jeu difficile et exigeant, y compris pour les habitués de ce style de jeux. 
Déjà, le nombre de munitions est des plus réduits, vous obligeant non seulement à les dépenser à bon escient – certaines armes étant plus efficaces contre tel ou tel type d’ennemis – mais également à utiliser votre attaque de corps à corps, pouvant être chargée pour maximiser les dégâts. Vos adversaires sont tous très dangereux et le moindre grunt peut vous faire la peau en quelques tirs, ce qui vous pousse à maîtriser le dash et le bunny hopping pour survivre. Même le système de soin va dans ce sens: pour récupérer de la vie, il vous faudra exploser vos adversaires en pièces et manger leurs cœurs. Ceux-ci disparaissent au bout de quelques secondes, ce qui nécessite de se mettre en danger pour récupérer le précieux sésame avant qu’il ne se perde à jamais… Le système de sauvegarde est d’ailleurs, lui aussi, plutôt hardcore. Il reprend le concept déjà vu dans WRATH: Aeon of ruin ne permettant de sauvegarder qu’en utilisant des objets disponibles en nombre limité. Mourir vous renvoyant au tout début du niveau, il vous faudra bien réfléchir pour dépenser vos balises au moment opportun, et sans gâcher si possible…
Ci-dessous, deux des premiers niveaux du jeu en NG+ en Hard (deuxième rang de difficulté sur cinq):

Bon, ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit: Viscerafest n’est pas vraiment une expérience exceptionnelle d’originalité. Pour le moment, son level design est plutôt sage, à l’exception d’un niveau qui réserve quelques surprises. Sa formule, poussant à l’agressivité et demandant un minimum de maîtrise, est plutôt intéressante sans révolutionner quoi que ce soit. Quant à son univers loufoque et coloré, il ne plaira surement pas à tout le monde. Il reste néanmoins un rétro FPS de bonne facture qui n’atteindra probablement pas des sommets mais pourrait, si les développeurs lâchent un peu la bride sur le level design, devenir une aventure satisfaisante pour les amateurs.

Pink different
Viscerafest, en dépit de son univers visuel singulier, n’est pas très original. Il reprend un gameplay déjà bien rodé mais pousse tout de même quelques potards à fond afin de proposer une expérience plus agressive et difficile que ce à quoi on avait été habitués. Pour le moment, il s’agit donc d’un rétro FPS certes classique, mais bien fait et hardcore. À réserver aux fans du genre.

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