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[TEST] Deathloop : vers l’infini, mais pas au-delà

samedi 18 septembre 2021, 08:00 , par NoFrag
Si, aux premières images de Deathloop, nombre de joueurs ont été emballés en retrouvant l’esthétique et le feeling de Dishonored, le concept assez particulier du jeu a finalement laissé beaucoup de personnes dubitatives. Après plus de 25h passées sur le jeu, je peux vous affirmer qu’il n’y avait vraiment pas de quoi s’inquiéter. Enfin pas tant que ça.
Genre: Immersive Sim teinté de Rogue-lite | Développeur: Arkane Lyon | Éditeur: Bethesda | Plateforme: Steam | Prix: 59,99€ | Configuration recommandée: Processeur Intel Core i7-9700K @ 3.60GHz or AMD Ryzen 7 2700X, 16GB RAM, Nvidia RTX 2060 (6GB) ou AMD Radeon RX 5700 (8GB) | Langues: FR | Date de sortie: 14 septembre 2021 | Durée de vie: 25h pour le solo en prenant son temps.
Chéri, ça va boucler:
Dans un état second, Colt se réveille sur une plage devant un magnifique soleil levant. Ce serait idyllique s’il ne venait pas d’assister à sa propre mort, quelques secondes auparavant. Alors que vous progressez grâce à des messages qui oscillent dans l’air, les questions s’accumulent: j’ai picolé à ce point pour avoir des hallucinations? Mais au fait, qui suis-je? Quel est le code de la porte? Pourquoi cette Julianna essaie-t-elle de m’aider? Ou bien, est-ce qu’elle veut me tuer? Mais surtout, pourquoi ce clone de moi-même me lâche depuis une falaise et provoque ma mort? Difficile d’en dire davantage sans prendre le risque de vous divulgâcher le scénario. C’est bien dommage car, c’est assez rare pour le remarquer, il est très bien ficelé. Et très bien mis en scène avec des dialogues soignés et matures qu’on prend plaisir à lire ou à écouter. Ubisoft devrait vraiment en prendre de la graine, car les personnages de Deathloop sont tous très bien travaillés. Il y a ce qu’il faut d’humour, de décalé, etc. sans jamais trop en faire.

Si au départ, Deathloop peut paraître quelque peu difficile à comprendre, tout s’éclaircit finalement très vite tant son concept est relativement simple. Mais difficile à expliquer, n’est-ce pas Dinga Bakaba? Coincé dans un phénomène temporel qui répète inlassablement le même jour, vous allez devoir briser cette boucle. Pour y parvenir, il faudra récolter un maximum d’informations, puis éliminer, en une seule  journée, huit cibles disséminées dans quatre zones et temporalités distinctes. Les journées sont divisées en quatre parties — matin, midi, après-midi et soir — qui sont autant de moments différents où les endroits accessibles changent, ainsi que les opportunités. À vous donc de choisir quelle zone explorer à quel moment précis de la journée pour espérer en apprendre davantage. Par exemple, sur ce scientifique solitaire qui semble souffrir d’une peine de cœur, sujet qui pourrait bien nous rendre service. Petit à petit, vous allez réunir de plus en plus de renseignements jusqu’à obtenir le plan parfait pour éliminer toutes vos cibles en un seul cycle. À propos de l’équipement, et puisque Deathloop possède une composante rogue-lite, vous perdez tout ce que vous avez ramassé durant les quatres moments de la journée — armes, améliorations, etc. — une fois que le cycle redémarre. À moins que vous ne dépensiez de l’iridium, une ressource éparpillée sur la carte, pour conserver les objets intéressants. Ainsi, vous allez petit à petit vous constituer votre arsenal préféré. Si cela peut paraitre compliqué, la campagne solo est heureusement totalement balisée par les développeurs. Des indications vous expliquent clairement si vous feriez mieux d’aller enquêter dans le complexe scientifique ou dans le parc d’attractions à tel moment de la journée. Sinon vous pouvez désactiver les marqueurs du jeu et profiter d’une expérience plus immersive. À noter qu’une fois la campagne principale terminée, vous n’aurez en réalité fait qu’effleurer le contenu de Deathloop. Elle est comme une mise en bouche nécessaire pour comprendre qu’il existe de nombreuses autres façons de réaliser un objectif. Sans parler des quêtes secondaires, parfois bien dissimulées. Des secrets que vous prendrez plaisir à découvrir tant l’esthétique du jeu est parfaitement maitrisée.
En effet, sans être photoréaliste, Deathloop montre encore une fois tout le talent des équipes d’Arkane. Des décors vraiment travaillés, une direction artistique loufoque inspirée des années 60 et réalisée avec brio, de belles couleurs, un vrai régal pour les yeux. Le son n’est pas en reste avec un habillage sonore très convaincant, mais surtout une superbe bande originale.
Action! Bouclé!
À l’instar des précédents titres d’Arkane, et plus particulièrement Dishonored, Deathloop vous propose à nouveau un grand sentiment de liberté. Quatre grandes cartes — multipliées par quatre moments de la journée, n’oubliez pas — regorgent de secrets, de raccourcis et de multiples moyens d’arriver à vos fins. D’ailleurs, c’est là que le principe des boucles se révèle être une très bonne idée, car cela permet aux joueurs de multiplier les approches, de tester des choses et de découvrir petit à petit plein d’éléments. D’autant plus que l’agencement à l’intérieur des niveaux diffère en fonction du moment de la journée: certains endroits bloqués à telle heure, d’autres ouverts, des PNJ présents ou non, etc. Les cartes sont vraiment truffées de recoins et de zones à débloquer. Cela donne un level-design riche et profond avec, en prime et comme d’habitude, un travail remarquable sur la narration environnementale. De quoi, là encore, s’amuser avec les codes de l’immersive-sim que le studio maîtrise totalement. Une porte bloquée? Vous pourriez trouver un sempiternel conduit d’aération pas loin, ou alors un endroit d’où vous pourriez tirer sur le bouton d’ouverture, découvrir en fouillant, un code d’accès, détruire le générateur électrique qui vous empêche de passer par la fenêtre jonchée de lasers, etc.

Ce système de boucle vient avec une autre volonté très franche des développeurs: de l’action! Clairement, l’équipe a fait le choix de s’écarter de l’infiltration — même si elle est toujours possible — au profit des combats en tout genre. Et pas seulement en proposant toutes sortes de moyens de tuer vos ennemis. Non, la principale nouveauté c’est que les corps de vos victimes disparaissent d’eux-mêmes au bout de quelques secondes. Enfin, c’est ce qu’on a cru comprendre, parce que l’I.A a un comportement pour le moins étrange. On y reviendra plus bas. Si c’est déroutant au début, cela incite finalement à foncer dans le tas sans se soucier des réactions des autres ennemis. Et quel pied de déambuler avec grâce de toits en balcons, en enchaînant les frags de manière originale et fluide. Un coup de blink par ici, un tir dans la tête par là, avant de se cacher derrière un muret pour pirater une tourelle afin qu’elle dézingue les deux débiles à côtés. En ce qui concerne l’armement vous allez pouvoir personnaliser à foison vos armes et vos aptitudes grâce à tout un tas d’ornements que vous récupérez sur les cadavres où au gré de vos pérégrinations: santé plus élevée, double saut, moins de recul sur votre arme, etc Et, si vous mourez, pas d’inquiétude, une aptitude accessible systématiquement par défaut vous permet de ressusciter deux fois. Vous l’aurez compris, en plus des armes traditionnelles — qui ont par ailleurs un très bon feeling, vous aurez également à disposition des pouvoirs très inspirés par Dishonored: projeter les ennemis, les lier pour qu’ils subissent les mêmes dégâts, se téléporter, etc. C’est d’ailleurs fâcheux qu’une fois en jeu, vous ne puissiez alterner qu’entre deux pouvoirs.
Des défauts gênants
Ce n’est pas le seul point regrettable de Deathloop, malheureusement. Des combats dynamiques et réussis, c’est très bien. Mais dommage que l’I.A soit si ratée. Elle ne représente pas vraiment de menace et vous n’aurez aucun mal à découper par dizaine, les pauvres mannequins décervelés qui se jetteront sur vous. C’est une I.A de type: essayons tous de passer par cet encadrement de porte, en prenant bien soin de se mettre à la queue leu leu. C’est d’autant plus dommage que, comme dit plus haut, tout le gameplay autour fonctionne extrêmement bien. On finit donc par évoluer dans les niveaux de manière un peu automatique, sans rencontrer de challenge. Aucune option pour gérer la difficulté, on se contente donc de la jouer infiltration par dépit. Ce qui casse quand même pas mal le charme du jeu et les intentions des développeurs.

Autre problème qui a quelque peu gâché mon expérience: la gestion de notre inventaire. Comme je le précisais plus tôt, vous avez à votre disposition, armes à feu, pouvoirs, mais aussi grenades et un outil pour pirater les tourelles et autres caméras. Sauf que vous ne pouvez utiliser à la fois qu’une arme et l’un des accessoires suscités en même temps. Le souci c’est que la configuration des touches ne facilite pas du tout la tâche. En effet, par défaut, le clic mollette sert à: lancer les grenades, activer votre pouvoir et pirater les tourelles ennemies. Autant dire que vous ne pourrez pas faire les trois en même temps, ce qui est souvent très contraignant — pour rester poli.
Enfin, sans atteindre le niveau de finition de Fallout 76, Deathloop est entaché par plusieurs problèmes techniques. Si je n’ai eu aucun problème d’optimisation en WQHD sur une 2080ti, 32GB de RAM accompagné d’un i9-9900K, j’ai en revanche rencontré pas mal de bugs. Des scripts qui ne se lancent pas, l’écran qui se remplit de noir ou carrément des crashs. Toute une série de problèmes qui vous oblige à redémarrer le jeu… et donc parfois votre mission depuis le départ.
En améliorant l’I.A, en corrigeant les bugs et proposant davantage d’options pour configurer ses touches, on serait pas loin du jeu exemplaire! Gageons qu’Arkane s’attelle rapidement à peaufiner Deahtloop.

Le PVP qui sauve la mise
Heureusement, le PVP de Deathloop remonte grandement le niveau. Durant la campagne solo, Julianna, votre antagoniste, viendra régulièrement tenter de vous abattre en envahissant votre partie. Son but est de protéger la boucle et par conséquent, de vous tuer. Que vous réussissiez à l’éliminer ou pas, il faudra forcément pirater une antenne pour pouvoir quitter le niveau. Julianna peut être contrôlé par l’I.A mais également par un autre joueur et bien sûr par vous-même si vous lancez le mode PVP. Si vous êtes capable de patienter plusieurs minutes que le matchmaking trouve une partie, à vous ensuite les joies du jeu du chat et de la souris. Puisque l’autre joueur devra forcément passer par l’antenne pour quitter le niveau, vous pouvez la jouer terrain de mine. Ou bien, aller directement le chercher dans le niveau. Lorsque vous incarnez Julianna, les autres PNJ vous considèrent comme allié et ne vous remarquent pas. Même chose pour les tourelles, caméras, etc. De quoi inverser la tendance et relancer l’intérêt du titre. Plus exigeant au départ, car vous commencez avec des armes basiques et un seul pouvoir, vous finirez par débloquer très rapidement de nouvelles armes, des pouvoirs et le nécessaire pour les améliorer. À noter que pour les frileux, il est tout à fait possible de jouer à la campagne solo en mode « hors ligne » ce qui vous garantira de vous faire envahir seulement par l’I.A. Qui a tendance à se bloquer dans le décor, rappelons-le.

À deux doigts de se louper!
Deethloop est beau, grisant dans ses moments d’action et possède un univers riche, intéressant et très bien mis en scène. S’appuyant en partie sur les fondations de l’excellent Dishonored, Arkane Lyon a réussi à renouveler sa recette en proposant un titre beaucoup plus orienté action et avec une mécanique de boucle très réussie. Deathloop, s’il n’avait pas été impacté par quelques défauts particulièrement gênants, aurait pu concourir au meilleur FPS solo de ces dernières années. Il devra se contenter d’être un très bon FPS, très probablement le meilleur de l’année. Notamment grâce à un multijoueur très sympathique qui redonne de l’intérêt au jeu. On salut quand même très sincèrement l’effort d’Arkane de tenter de nouvelles choses!
Deathloop est disponible chez notre partenaire Gamesplanet à -15% soit 50,99€. Il s’agit d’une clé Steam.
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