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[TEST] Icarus : survie, chasse, pêche et traditions

lundi 6 décembre 2021, 14:02 , par NoFrag
Icarus est le nouvel effort de RocketWerkz, le studio fondé par Dean Hall, le créateur du célèbre DayZ. Il s’agit d’un jeu de survie multijoueur orienté PVE dans lequel les joueurs incarnent des astronautes du futur venus exploiter une planète sauvage. À l’instar de DayZ, Icarus semble avoir eu un développement compliqué: d’abord prévu pour être Free To Play avec une phase d’accès anticipé, le voici en définitive arrivé sur les étals en version « finie » payante. D’après la légende, Icare s’est brûlé les ailes en s’approchant trop près du soleil. Icarus, lui, se prend les pieds dans le tapis et se ramasse avant même de décoller.
Genre: Survie coop’ | Développeur: RocketWerkz | Éditeur : RocketWerkz | Plateforme: Steam | Configuration recommandée: Intel Core i7 9700, 32Go de ram, Nvidia RTX 3060 | Prix: 25€ (Standard), 60€ (Supporters Edition) | Langues: Audio en VO, textes VF (75%  traduits) | Date de sortie:  3 décembre 2021 | Durée de vie :  Virtuellement infinie
Test réalisé sur une version commerciale.
Bambi et sa maman gambadent joyeusement en attendant d’être régulés à coups de lance.
Le territoire des loups
Icarus est considéré comme l’un des plus grands échecs de l’Humanité. La planète devait être un nouveau monde accueillant les populations terriennes, mais quelque chose a mal tourné durant la terraformation. Désormais, l’air y est irrespirable pour les humains et seuls des créatures sauvages arpentent ses continents… Mais nous y avons trouvé un intérêt: une nouvelle ressource rare à exploiter. C’est là que j’interviens, en tant que Prospecteur bien décidé à aller piller la Nature et, au passage, à me faire un paquet d’argent. Je m’imagine déjà, aux manettes d’une gigantesque excavatrice, en train d’anéantir des hectares de forêt pour le bien de quelques financiers et autres spéculateurs fortunés… « Vous irez sur place sans équipement. » La voix du chef d’expédition me sort de ma rêverie. « Nous ne vous fournirons qu’une combinaison hermétique et c’est tout. Vous vous débrouillerez sur place pour trouver ce dont vous avez besoin pour survivre. » Mon cerveau met du temps à traiter l’information, puis je m’exclame: « – Mais, Chef, c’est pas un peu dangereux? – Si. – Et on ne peut pas prendre un flingue avec nous? – Non. – Même pas un couteau? – Non. – Et… une lampe? » Son regard pesant de désapprobation me transperce. J’ai un peu de mal à comprendre pourquoi nous sommes obligés d’aller explorer une planète hostile remplie d’animaux dangereux sans le moindre matériel, mais je pense au chèque que j’obtiendrai lors de mon retour et ravale mes questionnements.
LE FUTUR!
Le briefing terminé, je me dirige vers mon pod et m’élance vers Icarus. La descente est très rapide et, alors que les portes de ma capsule s’ouvrent, je découvre un décor forestier des plus charmants. Des lapins, des chamois et des cerfs gambadent gaiement dans les fourrés mais je n’ai pas le temps de m’extasier face à la beauté de la nature: je commence par arracher quelques buissons, ramasse des pierres au bord de la rivière et me confectionne quelques outils primitifs. Une lance, une pioche, une hache… Me voilà prêt à affronter l’adversité! Pour fêter ça, je tue le premier lapinou qui passe à grands coups de pique. Grâce à mon couteau de fortune, je l’éviscère et me prépare un petit en-cas au feu de camp. J’en profite pour ramasser des Oxytes, des minéraux qui remplissent mon réservoir d’oxygène. Je peux maintenant m’atteler à la tâche qui m’a été confiée: disposer des radars sur des points stratégiques afin d’analyser l’environnement d’Icarus. Je regarde sur la carte intégrée à ma combinaison et constate qu’il me faudra marcher longuement pour arriver à mon objectif. En soupirant, je commence mon périple.
Au bout de trente pénibles minutes, j’arrive devant un panorama donnant sur une vallée entourée de montagnes. J’installe le radar: un décompte en pourcentage s’active, me laissant quelques minutes de répit pour admirer la vue. Soudain, deux ours apparaissent littéralement à côté de moi et m’attaquent. Je tente de fuir en prenant de la hauteur sur un rocher, mais les deux ursidés ne semblent pas soumis à la gravité et les escaladent sans peine. Ne pouvant pas me défendre avec ma pauvre lance de pacotille, je m’écroule lamentablement en trois coups de griffes et me vide de mon sang sur le sol. Qu’à cela ne tienne, je réapparais sur la carte, sans équipement mais avec un malus d’expérience, et recommence mon long voyage. Cette fois, les ours sont déjà là et j’attends patiemment qu’ils s’éloignent, caché derrière un arbuste. Récupérant mon radar et mes affaires au passage, ma carte se met à jour avec un deuxième objectif, plus loin encore. Heureusement que j’ai de bonnes chaussures… Après plusieurs dizaines de minutes de randonnée dans les vallées forestières, me voilà face à un second panorama. J’active le radar et colle mon dos à la montagne afin de voir arriver d’éventuelles menaces. C’est peine perdue: une meute de loups jaillit du néant à une cinquantaine de centimètres de moi et me dépèce en quelques secondes, ne laissant que ma carcasse sur le sol. Alors que je réapparais à plusieurs kilomètres de là, je lâche un long soupir de désespoir. Ce n’est peut-être pas aujourd’hui que je deviendrais riche grâce à Icarus, mais au moins ça me fera de bons mollets.
Pour réaliser cette magnifique orbe magique, il vous faut: un bâton, un caillou, un peu de souffre et beaucoup d’imagination.
La Grande Randonnée
Vous l’aurez compris, Icarus est un jeu de survie au concept classique de prime abord. Vous connaissez la chanson: vos amis et vous êtes balancés dans une grande carte remplie d’animaux et de ressources à récolter. D’abord, vous fabriquerez des outils primitifs qui vous permettront de ramasser vos premiers matériaux, puis vous les perfectionnerez au fur et à mesure que votre partie avancera. Tandis que votre équipement s’améliorera, vous oserez aller plus loin, explorer les recoins les plus dangereux, prendrez plus de risques, etc. La particularité d’Icarus provient de sa structure. Ici, vous n’êtes pas dans un monde persistant qui conserve vos créations. En réalité, le jeu se déroule sous la forme d’expéditions proposant divers objectifs à accomplir (explorer telle région, tuer une créature spécifique, installer des capteurs…). Une fois la mission accomplie, vous retournez sur la station orbitale et tout votre équipement ainsi que vos constructions sont détruits par la douane (oui, c’est dans le lore). Autrement dit, chaque mission vous impose de recommencer à zéro avec un inventaire vide. La progression persistante se fait via plusieurs arbres de compétences et de recettes à débloquer en gagnant des niveaux. Vos choix sont limités et il faudra bien réfléchir avant de faire votre décision, pour ne pas gâcher ces précieux points en blueprints inutiles. Par ailleurs, une mission réussie vous apporte de la monnaie de singe vous permettant de crafter des équipements à emporter avec vous sur les missions: meilleures combinaisons, rations de survie, gourdes, couteaux… Attention toutefois: un compte à rebours indique l’arrivée prochaine d’un « wipe » sur la planète. Si votre personnage est encore en mission à ce moment-là, il disparaît définitivement avec tout ce qu’il a débloqué.
La création de personnage est d’une tristesse abyssale…
Dans les faits, le gameplay d’Icarus est particulièrement soporifique. Les missions sont inintéressantes et se ressemblent toutes: il faut passer de points en points très éloignés les uns des autres, avant de déclencher un script résultant généralement sur un combat avec des bêtes sauvages. Ainsi, chaque expédition est composée à 95% de randonnées dans des environnements naturels vides de points d’intérêts. Entre temps, il faudra faire attention à vos jauges de faim, de soif et d’oxygène. L’absence de persistance vous oblige à systématiquement recommencer votre récolte, impossible de se laisser un stock de nourriture ou autre pour faciliter votre progression dans la prochaine mission. De plus, cela rend l’aspect construction complètement anecdotique et peu engageant. Pourquoi se prendre la tête à fabriquer une maison quand celle-ci sera de toute façon démolie à la fin de votre partie? Les combats sont, quant à eux, risibles. Les animaux hostiles deviennent très vite surpuissants, et il n’y a aucune possibilité de gameplay permettant de vous laisser une chance, hors exploitation de l’IA idiote: vous pouvez donner des coups et c’est tout. Il aurait suffi de rajouter une parade et une esquive pour ajouter une couche de profondeur aux affrontements, mais ce n’est pas le cas ici. C’est assez frustrant, d’autant plus que la mort est sanctionnée par un malus d’expérience qui ralentit le passage de niveau, déjà très laborieux sans ça.
Il y a un point sur lequel il me faut particulièrement insister: les immenses cartes, bien que faites à la main par les développeurs, sont désespérément vides. Même si vous passerez le plus clair de votre temps à les arpenter, il n’y a strictement rien à voir qui sorte de l’ordinaire. Pas de ruines aliens abandonnées, de restes d’autres explorateurs morts sur Icarus, même pas de monuments naturels impressionnants. Tout au plus, vous trouverez quelques grottes que vous ne pourrez pas visiter à cause des créatures bien trop puissantes qui y résident. Vous traverserez en permanence les mêmes forêts, avec les mêmes animaux neurasthéniques, et croiserez les mêmes lacs remplis de poissons rouges qui tournent en rond… C’est tout de même malheureux pour un gameplay qui repose en grande partie sur l’exploration. Bref, on a du mal à comprendre ce qu’a voulu faire RocketWerkz avec Icarus: outre l’aspect jeu de survie sans intérêt et les combats misérables, il ne s’agit même pas d’un bon simulateur de promenade.
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Un feu de paille

La bande-originale tout droit tirée d’un CD de musiques de relaxation acheté chez Nature & Découverte est parfaite accompagnée d’une tisane avant d’aller se coucher! On vous conseille plutôt de faire comme un vrai randonneur: coupez-la et lancez une playlist perso pour échapper à sa torpeur.

S’il y a un point sur lequel Icarus brille, c’est sur sa représentation des forêts. Celles-ci sont touffues, parsemées de bosquets et d’arbustes divers et variés, et réagissent en fonction des éléments. Par moments, le jeu offre des séquences magnifiques lorsque le vent se lève tandis que le soleil se couche à travers les feuillages… Mais passé l’effet « wahou » que l’on peut ressentir quand on assiste à sa première tempête pliant les branches des conifères dans un déluge d’effets visuels, la peinture s’écaille et laisse entrevoir un aspect visuel peu folichon. En réalité, les textures sont pauvres, le clipping est omniprésent, les animations des animaux sont foireuses dès lors qu’un obstacle se trouve en travers de leur chemin… Les décors faits mains s’emboîtent mal, des éléments flottent dans les airs et des buissons apparaissent devant nous comme par magie lorsqu’on avance.
Les graphismes peu fameux sont accompagnés par des performances en jeu absolument catastrophiques. Sur ma config (i7 12700K, RTX 3070 et 32 Go de RAM) et en 1440p, le framerate oscille entre 120 et 20 FPS selon la scène – et cela, en ayant fait de nombreux sacrifices dans les options. Pire, le jeu est constellé de bugs en tout genre, allant du bug de collision (blocage dans le décor, projectiles passant à travers les surfaces) en passant par l’IA désactivée, la multiplication magique d’objets ou le HUD qui n’affiche pas certaines informations. Un état technique déplorable digne d’un accès anticipé ou d’une bêta, mais certainement pas d’un jeu soit disant « fini ».
Ci-dessous, une quarantaine de minutes de gameplay se terminant lamentablement par mon décès sous les griffes d’un ours. Notez que la mission m’a tout de même été validée après mon respawn à plusieurs kilomètres de là, c’est donc un véritable succès.

Au ras des pâquerettes
Il est difficile de saisir l’intention derrière Icarus: son histoire est incohérente, le côté survie et construction est vain, ses combats sont minables et l’exploration insipide. Visuellement peu impressionnant outre ses forêts et les événements météorologiques, le jeu se permet en plus de sortir dans un état technique pitoyable. En somme, il fait tout moins bien que les autres: dans le même genre, dirigez-vous plutôt sur The Forest, Valheim et Grounded, ou allez directement faire une petite balade en forêt de Fontainebleau, ce sera plus intéressant.

Vous avez du mal à vous y retrouver dans le catalogue Steam? Alors suivez le groupe de curation NoFrag pour vous aider à trier le bon grain de l’ivraie.
https://nofrag.com/test-icarus-survie-chasse-peche-et-traditions/
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