[TEST] Backfirewall_ : un puzzle-game narratif qui tient la root

Après un premier jeu d’aventure narratif, Answer Knot, Naraven Games nous propose cette fois-ci un puzzle-game, tout en laissant une place centrale à la narration. Clairement inspiré de Portal 2 pour son exploration de l’envers du décor, et de The Stanley Parable pour son humour sarcastique, le jeu était déjà dans notre collimateur. L’ambiance un peu geek, n’étant pas pour me déplaire, a achevé de me convaincre.
Genre: Puzzle-game narratif et humoristique | Développeur: Naraven Games | Éditeur: All in! Games | Plateforme : Steam | Configuration recommandée: Intel i7-6700K / AMD Ryzen 7 1700, 16 Go de RAM, GeForce GTX 1660 Ti / AMD Radeon RX Vega 56 | Prix: 14,99€ | Langues: Anglais sous-titré en français | Date de sortie: 30/01/2023 | Durée de vie: entre 3h30 et 7h
Test réalisé sur une version commerciale

Fait-on partie du problème ou bien de la solution?
Vous incarnez l’assistant de mise à jour d’un téléphone portable, allié au système d’exploitation actuel, OS9, qui cherche à empêcher le système de se mettre à jour. Paradoxal étant donné votre fonction, n’est-ce pas? OS9 ne nous lâche presque pas d’une data-semelle tout au long de l’aventure, sa voix nous indiquant la marche à suivre. Il se permet des commentaires, souvent comiques, sur nos actions ou certains événements.
Dès le menu on est embarqué dans l’aventure, car OS9 nous accueille pour effectuer les premiers réglages, notamment du son. Un procédé plutôt amusant pour introduire le personnage et donner le ton pour le reste du jeu. Ce qui est sûr, c’est qu’il parle beaucoup, le bougre! On finit les réglages sur la question de notre identité, et l’humour est encore de mise car on a le choix entre plusieurs options de suites binaires du type 01100101101110. Ce qui se traduit au final par le même prénom, bravo l’originalité. Le jeu regorge de références à l’informatique, ce qui fera rire tout bon ingénieur informaticien comme moi. À noter que la traduction française, globalement de bonne qualité, ne trahit pas les blagues originales.

Après ces petites formalités, la nouvelle version du système d’exploitation vient s’incruster pour faire sa mise à jour, événement qui sera récurrent par la suite. OS10 de son petit nom, nous guide à travers un couloir tortueux que l’on parcourt tout en résolvant de petites énigmes pour progresser. Plus on avance dans ce couloir, plus le pourcentage de mise à jour augmente. Il se trouve en fait que ces énigmes constituent un tutoriel déguisé, nous présentant les quatre différentes actions qu’on pourra déclencher durant le jeu: supprimer, inverser, colorer et dupliquer.
Les outils à votre disposition
Faisons planter tout ça
Chaque niveau se termine de la même façon: on a un tableau avec une liste d’états, l’objectif étant de contredire ces états. Par exemple, si on lit « La lumière est allumée », on doit éteindre la lumière. Les quatre actions mentionnées plus haut ne sont pas disponibles dès le début du jeu. Elle seront débloquées progressivement par OS9, en commençant par la suppression.
NullPointerException
Pas de stress ici, la mort est sans gravité. Aucun dégât de chute, pas de véritable ennemi. Quand on meurt, on revient juste au dernier checkpoint. Entre les niveaux, on trouve parfois des séquences d’infiltration, au cours desquelles il faut échapper à la vigilance des patrouilles de sécurité. Pas de panique, si vous n’appréciez pas ce genre de gameplay, il suffit en général de prendre un autre couloir pour éviter le garde. Et puis, si vous vous faites attraper, vous recommencerez juste la séquence.
Comme nous sommes à l’intérieur d’un téléphone, les personnages sont les avatars d’applications ou de processus mineurs. Les niveaux correspondent à des zones physiques du téléphone, comme la corbeille, le WiFi ou encore le GPU. Le jeu comporte une part importante de narration environnementale, comme des messages sur les murs, sur des post-it, des fichiers de logs et des SMS de l’utilisatrice du téléphone dans lequel on se promène. N’oubliez pas de tous les ramasser, même les bleus qui sont cryptés et donc illisibles, vous me remercierez plus tard. Rassurez-vous toutefois, comme souvent, ces morceaux d’histoire sont dispensables pour la compréhension globale de celle-ci.
Mise à Jour effectuée
La direction artistique est sobre, mais plutôt jolie si on apprécie les graphismes pleins de couleurs. Les effets d’ombre et de lumière, tout comme les animations aquatiques ou de destruction, sont assez réussis. Malgré son aspect global épuré, le jeu fourmille de détails, des objets qui traînent aux personnages qui errent ou se détendent. Ces derniers sont des pseudo-humanoïdes avec des têtes en forme de rectangle, triangle, etc. Et la plupart sont doués de parole. On peut d’ailleurs discuter avec tout le monde et découvrir de nombreuses touches d’humour dans les dialogues, même s’ils n’ont aucun impact sur l’histoire.
Les animations des décors sont à l’image de la direction artistique, sommaires, mais efficaces. Au vu des détails affichés, le jeu devrait tourner sans souci sur à peu près n’importe quelle machine. Au pire, si vous avez un doute, une démo est disponible. La musique sait rester discrète pour mettre en valeur les bruitages, comme les « Oh yeah! » des lampes qu’on allume, ce qui participe, entre autres joyeusetés, à l’humour du jeu.

Les erreurs, c’est non
Backfirewall_ ne se contente pas de faire travailler nos méninges: il nous déroule une histoire passionnante et amusante, se permettant même d’inclure ici et là de petites touches d’infiltration ou de plate-forme, pour apporter un peu de variété à l’aventure. Pour un jeu de ce genre, il reste très accessible aux néophytes et pas seulement aux aficionados des puzzles. Très drôle, d’une durée raisonnable, et pour une quinzaine d’euros, vous auriez tort de bouder votre plaisir.
Pour info, le jeu est actuellement en promo à 12 € chez notre partenaire Gamesplanet.
Vous avez du mal à vous y retrouver dans le catalogue Steam? Alors suivez le groupe de curation NoFrag pour vous aider à séparer le bon grain de l’ivraie.