[PREVIEW] Voidtrain : le train-train quotidien

La rédaction s’est refilée la patate chaude jusqu’à ce qu’elle tombe entre les mains de Bibi: soit, voyons ce que vaut cet aperçu concret de Voidtrain, le jeu de train-inter-dimensionnel-dans-le-vide-du-turfu du studio indépendant Nearga. Précisons que les développeurs ont choisi de nous faire découvrir le jeu par ce qui semble être le tout début de l’aventure, probablement parce que l’acquisition des mécaniques de base est un prérequis pour la suite. L’inconvénient étant que le contenu présent n’est sans doute pas le plus croustillant: pas de gunfights, ni de co-op, feature encore en cours d’élaboration.
Genre: Action-aventure avec looting/crafting | Développeur: Nearga | Éditeur: HypeTrain Digital | Plateforme : Steam et Epic Games Store | Configuration recommandée: Intel i7-4770 / AMD Ryzen 5 1600, 8 Go de RAM, GeForce GTX 970 | Prix: N/A | Langues: Anglais sous-titré en anglais, français, etc. | Date de sortie: courant 2023
Test réalisé sur la démo du Steam Next Fest
Another day in the void.
Une mécanique bien huilée
La démo s’ouvre sur un bref prologue, où vous ferez la connaissance du narrateur, en V.O. une voix off de type Père Noël, dont la façon de relater les événements sent quand même fort le déjà-vu, et qui vous accompagnera vraisemblablement une bonne partie de l’aventure. Quant à vous, vous êtes aussi bavard que Gordon Freeman, mais la comparaison avec Half-Life s’arrête là.
Rapidement, vous voici aux manettes d’un train – enfin, un chariot pour commencer -, un peu comme dans Half-Life qui roule sur des rails suspendus dans le vide, dans une dimension inconnue où tout flotte en apesanteur. Vous vous baladez sur le chariot normalement, mais libre à vous de sauter du train en marche pour aller explorer l’environnement en gravité zéro. Enfin, explorer est un grand mot: vous êtes relié au chariot par une corde, dont la longueur maximale doit être d’une quinzaine de mètres. C’est au sein de cette zone d’exploration limitée, mais évolutive du fait de l’avancée du chariot, que vous pourrez aller chiner les ressources qui flottent ici et là dans le vide alentour, et dont vous aurez besoin pour progresser. En effet, votre chariot est avant tout une plateforme mobile sur laquelle vous pourrez crafter un plan de travail, puis une mini-fonderie, installations qui vous permettront de créer d’autres équipements, etc. Vous voyez l’idée. Si le tout est bien exécuté et facile à prendre en main, on peut redouter que les phases de récolte de ressources en particulier ne soient lassantes à force de répétitions. En outre, la démo nous met aux prises avec un tempo assez lent. L’ennui peut poindre facilement, surtout si vous êtes habitués aux shooters nerveux.
Vous ne perdrez jamais votre chariot de vue, sauf dans d’éventuelles mini-phases d’exploration de bases, qui s’éloignent des phases de jeu principales pour apporter un peu d’histoire, permettre au joueur de dénicher une nouvelle arme, d’upgrader son chariot/train par l’ajout d’une nouvelle plateforme, etc.
Vous aurez besoin de looter et crafter abondamment pour finir par construire une locomotive digne de ce nom.
Dans le vide, personne ne vous entendra crier. À moins que…
Peu d’armes sont mises à notre disposition dans cette démo, qui semble refléter l’expérience à laquelle on peut s’attendre au tout début du jeu. On peut jouer des poings; on trouve rapidement un marteau qui ne sert en fait qu’à réparer ou démonter les structures; puis un revolver, avec de bonnes sensations et une recharge invraisemblablement rapide, mais why not. Par contre la démo ne présente aucun gunfight, il est donc trop tôt pour se prononcer sur ce point. Les créatures qu’on y affronte sont toutes, grosso merdo, des variations de sangsues volantes, de trois types: inoffensives, emmerdantes, agressives. La démo s’achève, SPOILER ALERT, sur l’apparition d’un autre rail dans le vide, en parallèle du nôtre, et d’une locomotive perdue dans la brume, annonçant des combats futurs contre d’autres ennemis, humains cette fois-ci. Précisons d’ailleurs que vous serez en mesure de les affronter en solo ou co-op jusqu’à 4 joueurs.
L’atmosphère de la base visitable dans la démo est plutôt réussie.
La direction artistique, cohérente, présente un style assez cartoon, mais sans aller jusqu’à Team Fortress 2. Les quelques animations du prologue en particulier sont très réussies, et drôles. Du fait de la génération procédurale, les environnements des phases de train sont plus bordéliques (c’est un peu le but), mais aussi malheureusement un peu… vides, et moins beaux que ceux qu’on rencontre au cours de l’exploration de la base, avec par exemple ses teintes bleutées qui se marient bien avec ses arbres rouges. Quant à l’environnement sonore, il est plutôt réussi. Les bruitages sont bons et pour ainsi dire consistants. La musique fait le job, sans être particulièrement mémorable. Allez, on grince bien des dents quand même face à un morceau du style « émerveillez-vous », qui retentit quand on voit le premier banc de sangsues mignonnes virevolter. Heureusement, on peut les buter.

Le vide est-il habité? Tout le monde sait que les locaux motivent
Si son gameplay à base de looting/crafting ne plaira pas à tous les fans de shooters, Voidtrain, tel qu’il s’affiche dans cette première phase de découverte, nous apparaît très accessible. On peut reconnaître aux développeurs le mérite de nous livrer une démo à la fois clean, sans bug, et qui arbore des mécaniques plutôt solides. Toutefois, malgré une réalisation soignée, le titre semble manquer d’une identité forte. Le jeu n’est pas très… habité, malgré les efforts – assez artificiels – du narrateur pour mettre de l’ambiance. La démo s’arrête certes avant les premiers gunfights, mais ce cliffhanger ne suffira pas en l’état à nous convaincre que la suite présentera plus de relief et d’épaisseur: c’est fort possible, mais on veut le voir pour le croire.
Voidtrain sera normalement disponible cette année à une date non précisée sur Steam et Epic Games Store.
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