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[TEST] The Muller-Powell Principle : ni bien, ni nul, bien au contraire

mercredi 6 décembre 2023, 00:34 , par NoFrag
L’histoire derrière la création de The Muller-Powell Principle est sans doute au moins aussi intéressante que le jeu en lui-même. Autrefois nommé Interpoint, il était développé par Three Dots Games, un studio russe. La version preview, très limite techniquement, n’avait pas emballé notre testeur de l’époque, et nous n’avions pas essayé la version en accès anticipé. Mais quelques jours après le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le studio a décidé de retirer le jeu des ventes, pour ne « pas payer d’impôts à [leur] pays et financer les actions horribles qu’il fait ». Exilés en Slovaquie, ils ont tout de même continué le travail. Et en mai dernier, juste avant le Steam Néo Fest, les développeurs ont annoncé le nouveau nom, ainsi qu’une démo. Avec son concept de pistolet emmagasinant différents types d’énergie, il promettait de faire chauffer un peu le cerveau, tout en distillant des touches d’horreur avec ses monstres invincibles. Au final, même si l’intention est bonne, de nombreux passages frustrants ne sont jamais effacés par les puzzles corrects, mais sans plus. Et la narration beaucoup trop lourde n’arrange pas les choses.
Genre: Puzzle game horrifique | Développeur: Three Dots Games | Éditeur: Take Aim Games | Plateforme: Steam | Configuration recommandée: quad core 3 Ghz AMD ou Intel, 16 Go de RAM, GTX 1060 | Prix: 14,79 € | Langues: Anglais, Russe | Date de sortie : 29/11/2023 | Durée de vie: entre 7 et 8 heures
Test réalisé sur une version éditeur

Une histoire pour adulte, mais des puzzles pour enfant
Le scénario de The Muller-Powell Principle n’est pas très clair. On nous place dans la peau d’un éminent scientifique, mais qui a complètement perdu la mémoire et l’usage de la parole. Les événements successifs sont décousus, et il est bien difficile de comprendre le rapport entre eux et le but de notre périple. La faute à une narration hyper lourde, à base de monologues – certes bien doublés –, mais surtout de mails beaucoup trop longs et trop nombreux. Et il y a même quelques audiologs, pour parfaire le tableau! Le jeu étant totalement en anglais, je dois avouer que ça a aussi peut-être joué en sa défaveur. Mais qui veut passer cinq minutes devant chaque terminal pour savoir si le mail relève uniquement d’un peu de lore, ou d’un élément crucial pour comprendre l’intrigue? Pour la faire vite, il y a des univers parallèles, que l’on peut explorer via des portails qui requièrent pas mal d’énergie, et notre chef semble avoir sombré dans la folie avant de tenter de déclencher une sorte d’apocalypse.
Une complexité vraiment dissonante avec les puzzles, qui sont généralement un peu trop simples. Le principe repose sur l’utilisation d’un fusil qui peut emmagasiner différents types d’énergie, pour les restituer sur des équipements bien définis. La plupart du temps, il faudra juste comprendre quelle énergie il faut employer à quel endroit, en trouvant la route adéquate. Alors que cela semble original, finalement, il n’y a rien de vraiment novateur. Ce n’est pas nul, ni complètement trivial, mais les énigmes ne sont pas spécialement stimulantes pour autant. Le déplacement du personnage étant un peu lent – il n’y a pas de sprint –, on a tendance à se faire un peu chier une fois qu’on a compris, et qu’il faut retraverser toute une partie du niveau avec les bons paramètres. En résulte une balade pas forcément désagréable, mais on peut ressentir un petit manque de satisfaction lors de la réussite de l’épreuve.
Les ennemis sont invincibles, mais peuvent être figés par le rayon vert.Le deuxième ennemi le plus dangereux du jeu: l'ennui de devoir lire tous les mails.
Horreur! Ô désespoir!
Mais The Muller-Powell Principle n’est pas qu’un jeu de puzzle. Il propose des phases d’horreur, pendant lesquelles il faut fuir une entité invincible. Elle peut être ralentie par un rayon vert, mais reprend sa progression dès que vous vous retournez. Ces passages sont assez courts, mais souvent frustrants, car il faut absolument suivre le bon chemin et faire les bonnes actions dans les temps. Or, le FOV un peu trop réduit – et non-réglable –, empêche parfois de saisir immédiatement ce qu’il faut faire. On décède alors, puis on attend la fin de l’écran de mort avant de repartir. Il n’y a heureusement pas d’enjeu, mais c’est tout de même très agaçant. On doit également vaincre des boss à plusieurs reprises lors de l’aventure. Encore une fois, il va falloir mourir une bonne dizaine de fois avant de comprendre ce qu’il faut faire, ce qui est très énervant.
Tiens, mais ne serait-ce pas Xen?
Techniquement irréprochable
Du côté de la direction artistique, The Muller-Powell Principle est globalement plutôt chouette. Les décors en intérieur sont très convaincants et jolis, tout comme l’un des mondes en extérieur, très inspiré de Xen d’Half-Life, avec des îles flottantes et des bumpers pour sauter de l’une à l’autre. Il est d’autant plus appréciable que pour cette section du jeu, il n’y a aucune pression d’un quelconque ennemi. Seul l’univers de la forêt semble un peu en deçà, graphiquement. De manière générale, que ce soit dans les puzzles ou dans l’aspect esthétique, on sent que les développeurs ont été très influencés par les jeux de Valve. Techniquement, ça tourne franchement très bien, même si les environnements sont généralement assez restreints. J’ai pu conserver 60 FPS, tout en « EPIC » avec une résolution de 1080p sur mon PC portable équipé d’un Core i5 12500H, de 32 Go de RAM et d’une RTX3060. Je n’ai rencontré strictement aucun bug du début à la fin de l’histoire.

C’est bien, mais pas top
The Muller-Powell Principle n’est pas un mauvais jeu. Mais il n’est pas excellent pour autant. Les phases d’horreur m’ont particulièrement frustré, mais il faut dire que je ne suis pas du tout le public pour cela. Donc si ça se trouve, on est dans le haut du panier. D’autre part, si les puzzles, basés sur l’utilisation de différentes énergies, semblent plutôt originaux, ils s’avèrent finalement en majorité plutôt simples et assez peu stimulants. Même si certains sont sympa, on ne ressent pas spécialement de satisfaction d’avoir terminé un niveau, ce qui est un peu dommage. Et comment ne pas être déçu par la narration, qui passe en partie par des messages écrits de 10 Km? Cependant, tout n’est pas à jeter et l’univers du jeu est doté d’une bonne direction artistique, supportée par une technique solide. Au pire, il ne vous aura pris qu’une quinzaine d’euros et sept ou huit heures!
Si vous souhaitez obtenir The Muller-Powell Principle sur Steam, il est encore en promotion à –35 %, soit un peu moins de 10 € jusqu’à 19h ce soir.
Vous avez du mal à vous y retrouver dans le catalogue Steam? Alors suivez le groupe de curation NoFrag pour vous aider à séparer le bon grain de l’ivraie.
https://nofrag.com/test-the-muller-powell-principle-ni-bien-ni-nul-bien-au-contraire/

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Date Actuelle
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