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[TEST] Blood West : une bonne base qui peine à se renouveler

vendredi 15 décembre 2023, 08:48 , par NoFrag
Nous avions déjà fait une preview de Blood West avant le lancement de son accès anticipé début 2022. Si l’équilibrage et le manque de narration nous avaient fait un peu peur à l’époque, Hyperstrange a corrigé le tir, mais parfois sans subtilité. Blood West reste un FPS d’infiltration correct, qui peut cependant se montrer lassant une fois qu’on a compris ce que le jeu veut de nous.
Genre: FPS horrifique et d’infiltration | Développeur: Hyperstrange | Éditeur: Hyperstrange | Plateforme: Steam, GOG | Configuration recommandée: Intel core i5-7500, 8 Go de RAM, GTX 780M | Prix: 25 € | Langues: Anglais | Date de sortie: 05/12/2023 | Durée de vie: entre 10 et 15 heures
Test réalisé sur une version Steam fournie par l’éditeur

Cache-cache chez les aveugles
Dans son gameplay, et comme le soulignait déjà notre preview, Blood West nous rappelle S.T.A.L.K.E.R., l’aspect survie en moins. En effet, le cœur du jeu consiste en l’exploration libre d’une map ouverte, sans chargement, à la recherche d’artefacts, d’armes et d’items de soins.
L’accent est mis sur la furtivité, surtout au début de chacune des trois cartes proposées. Notre personnage est fragile, les ennemis font mal, et les munitions sont en quantité limitée. Pour nous aider, un système classique de barre qui se remplit progressivement lorsqu’un ennemi nous entend ou nous voit, est affichée à l’écran. On passe ainsi un certain temps accroupi, à naviguer de monstre en monstre pour les suriner lorsqu’une opportunité se présente.
Qui a dit que les Lost Souls de Doom faisaient des ennemis intéressants?!
À force d’exploration, on récupère de nouvelles armes plus efficaces: du classique six coups à l’arbalète, en passant par la Winchester. Oui, cet arsenal n’est pas sans rappeler un certain Hunt: Showdown. Comme dans ce dernier, les flingues tapent fort, mais ont une cadence de tir faible, et les temps de rechargement sont longs. Il faut donc coller des headshots et savoir être économe avec ses cartouches.
On favorise alors les affrontements courts, contre deux à trois ennemis maximum en même temps, afin d’éviter de se faire déborder. Dans leur grande bonté, les développeurs nous aident en ayant rendu nos adversaires sourds et aveugles. Ainsi, même dans les endroits où le nombre de créatures au m² est élevé, tirer un coup de feu n’est pas problématique à mois d’être très proche d’un monstre. Dommage, car ça casse un peu l’ambiance qui est relativement réussie, sans être à la hauteur d’un Hunt.
L’arbre de compétences qui permet de se spécialiser dans le combat de mêlée, les armes à feu, ou les arcs et arbalètes.
Si on voit rien, on voit pas que c’est vide!
Blood West se déroule à l’époque de l’Ouest sauvage, dans des endroits où une malédiction s’est abattue. L’ambiance se veut sombre, et on affronte des humanoïdes difformes et des créatures fantastiques comme le Wendigo. Au début, c’est assez chouette, et on est un peu inquiet à l’idée de progresser dans ce monde dangereux. Une fois qu’on a pris nos marques, par contre, on s’aperçoit qu’Hyperstrange a utilisé la bonne vieille technique du cache-misère pour qu’on ne se rende pas compte que tout est un peu vide. En effet, les maps sont plongées dans la nuit ou le brouillard, si bien qu’on ne voit pas à plus de 100 mètres devant soi.
OK, sur la première carte c’est compréhensible, vu que c’est un désert dans une nuit perpétuelle. En revanche, sur la deuxième qui est un marécage, cela dessert fortement l’atmosphère angoissante que les développeurs cherchent à installer. Les points d’intérêts truffés de bestioles sont ainsi séparés de grandes zones pleines de rien. Sans être dramatique, ce facteur contribue au sentiment de lassitude qui arrive après quelques heures de jeu.
Eh, t’as vu comme il est beau mon brouillard?
Le Dark Souls des FPS de cowboys
Dans sa structure, Blood West propose sa propre interprétation de la formule des souls-like. Il n’y a pas de sauvegarde manuelle, sauf quand on quitte le jeu, et des lits de camp disséminés sur la map servent de point de respawn. La mort se traduit par un malus, déterminé au hasard, dont on peut se débarrasser, ou se prémunir, grâce à un objet.
Afin d’éviter le décès, et une fois qu’on a accès à de l’équipement convenable, on met rapidement en place des tactiques pour abattre certains ennemis. Pour cela, on dispose de plusieurs types de munitions et d’explosifs particulièrement utiles pour éliminer les monstres les plus coriaces. Avec l’exploration assez libre, c’est l’autre élément emprunté au genre de l’immersive sim: les monstres sont finalement des puzzles, et vous devez vous procurer les outils adéquats pour les tuer efficacement.
Le design des monstres met dans l’ambiance. Et oui, je suis mort environ une demie seconde après ça.

La narration est délivrée par les PNJ et le totem qui nous sert de fil rouge pour la quête principale. Les acteurs en font des caisses avec des voix d’alcooliques fumant quatre paquets de sans-filtre par jour pour les messieurs, et de garçons manqués dur à cuire pour les dames. Ça ne suffit pas à rendre leur histoire de malédiction intéressante, d’autant que les textes sont longs pour ne pas dire grand chose.

Une fois que l’on a compris cela, la progression peut cependant devenir assez frustrante. Il faut toujours garder en tête la balance bénéfice / risque de piller entièrement une zone. Si on y laisse trop de ressources, le jeu n’en vaut pas la chandelle. Cela participe évidemment à maintenir la tension que procure Blood West, mais on ne peut pas s’empêcher de penser au combat de boss qui arrive en fin de niveau. Pour passer à la carte suivante, on nous demande de collecter des objets ou de sauver des PNJ. Une fois le minimum requis effectué, on a le choix de continuer à chercher ce qu’il reste pour avoir de quoi battre le boss plus facilement, ou d’affronter directement celui-ci.
Ces boss sont aussi un artifice pour nous empêcher de devenir trop à l’aise. Sans être vraiment difficiles, ce sont des sacs à PV qui nous imposent d’utiliser une grande quantité de munitions pour les battre. Le passage à la carte suivante se fait donc à poil, avec de nouvelles variantes d’ennemis plus solides, et le prix des items et des armes qui ont reçu un bon coup d’inflation derrière la nuque. Passée la réalisation qu’on n’aura pas réellement plus de liberté d’action que lors des premières heures de jeu, soit on aime suffisamment Blood West pour refaire ce qu’on a déjà fait avant dans un nouveau décor, soit on passe à autre chose.

C’est sympa, au début
Blood West propose un mélange des genres entre infiltration, S.T.A.L.K.E.R.-like, immersive sim, et même souls-like dans l’intégration de la mort au gameplay. Dans l’ensemble, la formule fonctionne bien et on explore des territoires hostiles à la recherche d’artefacts, tout en prenant garde à ne pas abuser des ressources à notre disposition, au risque de se retrouver à court de munitions. Malgré l’arbre de compétences et les items vous octroyant des bonus, votre personnage ne monte pas vraiment en puissance pendant l’aventure. Si vous n’adhérez pas aux mécaniques de jeu présentées dans les deux premières heures, il est inutile de poursuivre plus loin: l’expérience reste essentiellement inchangée du début à la fin. Et ce n’est pas la narration qui vous fera aller de l’avant. Les développeurs tentent de nous impliquer dans leur histoire avec des doublages de bonne qualité, mais l’écriture verbeuse et le poncif des forces du mal qui corrompent le monde font qu’on lâche l’affaire très vite.
Vous avez du mal à vous y retrouver dans le catalogue Steam? Alors suivez le groupe de curation NoFrag pour vous aider à trier le bon grain de l’ivraie.
https://nofrag.com/test-blood-west-une-bonne-base-qui-peine-a-se-renouveler/

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