Test : Avec Dragon’s Dogma 2, Capcom s’insurge contre le dirigisme

Fallait-il une suite à Dragon’s Dogma? Face à la relative méconnaissance du grand public quant à l’excellent premier opus, lequel n’aura pas été servi par la sortie quelques mois plus tôt de l’éternel Skyrim, l’annonce de la récidive de Capcom a généré à la fois incompréhension, inquiétudes et joie auprès des ayatollahs, au risque d’accueillir de nombreux prosélytes pas nécessairement bienvenus en leur rang. Parce que c’est l’apanage de toute forme d’amour pour un objet méconnu de la plèbe de générer une sorte de relation privilégiée, ce fameux « personne d’autre ne t’a compris comme moi j’ai pu le faire », lequel ne peut s’accompagner que du corollaire « tu m’appartiens, à moi et à moi seul », immédiatement discriminant auprès des malheureuses âmes vagabondes en recherche d’une expérience similaire. Si Dragon’s Dogma a suscité un attrait si sectaire, c’est avant tout pour sa radicalité propre. L’inattendue arrivée d’une suite, dans un monde potentiellement plus propice à considérer son arrivée à bras ouverts, s’avère menaçante auprès du passionné, lequel doit alors apprendre à partager. Mais qu’il se rassure: en essence, et malgré les attraits mercantiles évidents de l’époque, Dragon’s Dogma 2 reste bel et bien du Dragon’s Dogma.