[PREVIEW] Fallen Aces : une immersion prometteuse dans le monde des romans policiers

Dévoilé en 2020 par l’éditeur New Blood Interactive, Fallen Aces, un rétro immersive-sim, s’était distingué par la beauté de sa direction artistique empruntée aux comics et son univers de polar captivant, bien loin des démons à occire ou des conflits modernes. Après un peu moins de quatre ans de développement, les deux développeurs Trey Powell et Jason Bond ont finalement annoncé la sortie du premier des trois épisodes pour le 14 juin 2024. Nous nous sommes donc plongés dans cette aventure et nos premières impressions sont plutôt positives. Cet accès anticipé est une très bonne surprise et n’augure que du bon si Fallen Aces continue dans cette voie.

Genre : Immersive sim et action | Développeur: Trey Powell et Jason Bond | Éditeur: New Blood Interactive | Plateforme: Steam | Prix : 12,39 € | Configuration recommandée: Quad Core Processor, 8 Go de RAM | Langues: Anglais | Date de sortie en accès anticipé: 14/06/2024 | Durée de vie: 5 heures en difficulté normale

Test effectué sur une version fournie par l’éditeur.
Une histoire de vengeance sublimée par une esthétique et une bande son réussies
Dans la ville fictive de Switchblade où le crime et la corruption règnent en maître, vous incarnez Mike, un des membres du A.C.E.S, victime d’une chasse à l’homme organisée par la pègre. Alerté par l’appel providentiel d’un mystérieux allié, vous vous retroussez les manches pour venger la mort de vos compagnons et résoudre un mystère dont les tenants et les aboutissants semblent largement vous dépasser. L’histoire se développe essentiellement au travers de cinématiques de bonne facture, notamment grâce à son doublage en anglais et son visuel de comics. De plus, la musique et les effets sonores contribuent pour beaucoup à l’atmosphère du titre. Les chansons typiques des années 50 durant les écrans de chargement et le son d’une trompette accompagnant des coups de grâce, pour ne citer qu’eux, en sont de parfaits exemples.

Le jeu brille également par le soin apporté dans les différents environnements (le centre ville, les docks, une villa…) que vous explorerez au fil de votre aventure. Par exemple, vous vous baladerez dans une portion de ville saccagée par des criminels, qui se traduira par la présence d’un immeuble en feu, d’innocents tués ou d’un commerçant sur le point de se faire passer à tabac. Ou vous devrez vous infiltrer dans une immense villa transformée en scène de crime (tâches de sang, silhouette des victimes tracée au sol…), envahie par les ennemis. Ainsi, Fallen Aces ne vous laissera pas indifférent en vous plongeant instantanément dans son monde sombre de romans policiers américains. De mon côté, j’ai grandement apprécié cet aspect du jeu et me suis senti totalement dépaysé dans cette Amérique des années 50 particulièrement bien retranscrite.
Un immersive sim jusqu’au bout des doigts
Dans Fallen Aces, chaque niveau est construit comme une arène semi-ouverte et interactive, fourmillant de détails. Vous pouvez y trouver divers objets tels que des armes, des bonus, des documents, de la monnaie de singe et des secrets dont la présence est révélée par un bruit dès que vous passez à proximité. J’ai pris un grand à plaisir à vagabonder dans chaque recoin des niveaux, tout en sachant que l’exploration est récompensée par l’obtention de meilleures armes et l’accès à des chemins alternatifs pour atteindre l’objectif. C’est ici que l’aspect immersive sim prend tout son sens, n’hésitez donc pas à faire preuve d’observation et de prendre de la hauteur, car les développeurs ont misé sur la verticalité. Grâce à ces nombreuses possibilités offertes et à votre façon de jouer, il s’en dégage une certaine rejouabilité qui vous permet d’appréhender différemment certaines situations. Au lieu d’aborder frontalement l’adversaire, vous pouvez aisément grimper sur une pile de caisses et atteindre le rebord d’un mur pour le longer discrètement. Ou passer une grille d’aération et contourner un groupe d’ennemis pour l’attaquer par derrière.

Notre personnage peut facilement se déplacer en grimpant à pas mal d’endroits et est en capacité de porter jusqu’à trois objets maximum. Chaque espace de l’inventaire peut être occupé soit par des munitions, soit par une arme. Et si le chargeur est vide, il vous faut glisser les munitions sur votre pétoire pour la recharger. En cas d’inventaire plein, impossible d’utiliser vos poings, vous êtes obligé d’employer l’une de vos armes, ou de libérer un espace. De plus, tous les objets quels qu’ils soient, disposent d’une barre d’usure qui diminue à chaque coup sur un ennemi. La discrétion est donc plutôt encouragée, car vous pouvez récupérer les équipements de vos adversaires assommés, chose impossible lorsqu’ils sont en alerte, puis tués.
Un gameplay bien ficelé qui manque cruellement de challenge
Pour vous défendre face au grand banditisme, vous débutez les hostilités avec vos poings (coups faibles et forts) et un système de parade, associés à une jauge d’endurance qui se régénère assez vite. Vous pouvez également saisir de multiples objets qui deviendront des armes mortelles (planche à clous, peau de banane, rat, caisse, tuyau…) en plus des armes à feu et au corps-à-corps que vous glanez ici et là. Le gunplay est assez réussi, mais ne vous attendez pas à réaliser des headshot en série. En fonction de l’arme utilisée, la puissance et la visée varient, à l’exemple du revolver dont il vaut mieux espacer les tirs pour ne pas perdre en précision, ou le fusil à pompe qui est clairement l’arme la plus puissante du jeu, tuant n’importe quel ennemi d’un seul coup. J’ai constaté quelques faits étonnants, comme le fusil à canon scié à bout portant qui ne one shot pas, le bidon de gaz qui explose dès l’impact sur un ennemi, ou que les adversaires assommés ne meurent pas de noyade.

En dehors de cela, vous disposez de bonus temporaires qui s’activent via la consommation de sodas et de cigarettes. En lien avec ces éléments, j’ai découvert bien plus tard que la monnaie de singe servait à s’approvisionner directement sur les distributeurs et, sauf erreur de ma part, vous le découvrez par vous-même car le jeu ne l’indique pas. Au final, il faut bien l’avouer, le système de combat et la forte présence des armes permettent aisément d’abattre les ennemis sans grande difficulté. De ce fait, on ne ressent pas de challenge particulier, et à titre personnel, je me dis que le jeu n’est probablement pas pensé pour ça. Attention tout de même, si vous gérez mal votre approche, la mort pointera le bout de son nez.
Des distributeurs de cola et de paquet de cigarettes fort utiles
Les adversaires sont assez variés mais complétement cons. Là où un ennemi devrait entendre une explosion, il arrive qu’il ne fronce pas un sourcil et continue de faire sa vie dans son coin. Par contre, s’il aperçoit un compagnon assommé, il peut le rejoindre et le réveiller comme si de rien n’était. Si vous vous faites détecter, ils peuvent tous rappliquer, mais il est facile de s’en défaire en se cachant quelques instants. Les ennemis les plus dangereux restent les ennemis armés tels que les mitrailleurs et les tireurs d’élite. Mais rien d’insurmontable non plus.

Impatient d’en voir plus
Ce premier épisode de Fallen Aces est clairement une réussite, grâce à son ambiance, son esthétique et sa bande son des années 50. Son côté immersive sim offre de multiples possibilités en termes d’approches et de rejouabilité. Bien que le gameplay soit dans l’ensemble bon, il est malheureusement contrebalancé par un manque de challenge et une IA ennemie aux fraises. Étant au début de son accès anticipé, les développeurs peuvent toujours modifier le tir et apporter de nouvelles mécaniques qui enrichiront le gameplay via des mises à jour. On a plutôt de hâte de voir la suite des aventures de Mike, prévue pour 2025. Si vous êtes intéressé, l’épisode un de Fallen Aces est disponible sur Steam à moins de 13 €.

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